Le vallon du Barbenan

Le Barbenan est un cours d'eau torrentiel de 28 km, dont la source est située à près de 1000 m d'altitude dans la tourbière des Narces sur la commune de Saint-Nicolas-des-Biefs, qui dévale 700 m de dénivelé avant de se jeter dans la Besbre, dont il est l'affluent principal.
Sur son parcours, il traverse des zones où le vallon va être relativement large et en pente douce, ce qui va permettre, grâce au substrat favorable, la formation des zones humides, ou, au contraire, des passages encaissés où l'eau va tourbillonner entre les chaos granitiques formant rapides et cascades, d'où son nom qui signifierait "ruisseau bruyant, bouillonnant" en celte.

L'Espace Naturel Sensible du Vallon du Barbenan, situé sur la commune d'Arfeuilles, a été labélisé le 12/12/2019. Géré par le Syndicat Mixte des Monts de la Madeleine, il s'étend sur 115.10 ha au nord-ouest du massif et se compose d'une diversité de milieux naturels hébergeant des espèces patrimoniales :

• le cours principal du Barbenan (sur les 2.23 km les plus encaissés du torrent, comprenant l'emblématique Cascade de la Pisserotte et des gorges situées en aval du Moulin du Mas, dites Gour noir) ainsi que les 200 dernier mètres du ruisseau de Malgoutte, où sont régulièrement trouvées des épreintes de Loutre d'Europe ; ces eaux très oxygénées permettent d'accueillir les dernières souches naturelles de Truite fario, le développement de la très rare Moule perlière et le maintien des dernières populations d'Écrevisse à pied blanc dans l'Allier ;
• des zones humides assurant comme rôle principal le soutien d'étiage du cours d'eau : celles inondables d'altitude (correspondant aux zones d'expansion des crues, typiques par leur composition floristique et leur profil pédologique : des bas-marais principalement) et celles de bas fond (correspondant à des mégaphorbiais et des prairies humides) ;
• des mares forestières dans les boisements humides, assurant un réseau favorable à la présence de la Salamandre tachetée, des Grenouille rousses, des Tritons palmés et alpestres ;
• des successions forestières remarquables marquant les versants : de la ripisylve le bordant le cours d'eau (bois de frênes et d'aulnes, pouvaient être très marécageux pour ces derniers) à la hêtraie atlantique acidiphile (forêt de feuillue composée de hêtres, de chênes et/ou de charmes), accueillant une diversité remarquable d'oiseaux et de chauves-souries
• des plantations humaines de résineux allochtones (principalement du Douglas).